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LES GUERRES SAINTES

Il y a de cela plusieurs millénaires, les dragons de Toril adoraient le
panthéon draconique presque tous sans exception. Il était en effet bien rare
qu'un dragon ne vénère pas au moins l'une de ces divinités. A cette époque,
il y eut de nombreuses guerre de religion. Ces guerres n'était pas seulement
entre les déférentes espèces, mais parfois aussi au sein des espèces.
Les conflits les plus déchirants
furent, comme on peut s'y attendre, ceux qui opposaient les adorateurs du même
dieu ayant des alignement différents. Par exemple, les adorateurs bon de Null -
dans son aspect de Gardien des Disparus - considéraient son adoration par des
dragons mauvais sous son aspect de Ver de Mort comme une offense impardonnable,
et vice versa.
L'un des conflits religieux mérite
particulièrement qu'on si attarde, car il réussit à diviser la société des
dragons d'or pourtant si unie en temps normal. Les dieux époux Lendys et Tamara
existent depuis les origines de la mythologie draconique. En comparaison, leur
enfant Xymor est un ajout tardif au panthéon.
Au fur et à mesure que les préceptes
et les principes de Xymor se répandaient au sein de la culture des dragons
d'or, de nombreux jeunes or se détournèrent du culte de Lendys et de Tamara.
Ces jeunes dragons n'avaient jamais été pleinement satisfaits de la relation
théoriquement opposée entre ces deux divinités. En revanche, l'approche plus
logique qu'avait Xymor de la justice et de la clémence leur paraissait plus
cohérente, c'est pourquoi ils essayèrent de convertir d' autres or à leur
foi.
Les adorateurs convaincus de Lendys et Tamara n'y virent que
de la folie - comment un dieu aussi récent pourrait-il bien être aussi
puissant que le Juge et Sa Grâce ? - mais aussi une menace dirigée contre leur
propre foi. Même si se conflit de croyances ne dégénéra jamais en violence,
l'intolérance religieuse se répandit assez rapidement dans les rangs des
dragons d'or : du jamais vu auparavant ni depuis.
Mais la guerre sainte la plus étendue,
qui impliqua des dragons de toutes les espèces, et même quelques autres
dracomorphes, eut pour cause la vraie nature de l'alignement d'Asgorath, le
Façonneur de Monde.
Chaque dragon était bien sûr
persuadé qu'Asgorath représentait la perfection de sa propre race, et que la
divinité avait le même alignement que lui. Si les argents, par exemples,
pouvait encore accepter, à contre cœur, l'affirmation des dragons d'or comme
quoi Asgorath serait un dragon d'or loyal bon, en revanche ni les uns ni les
autres ne pouvaient tolérer que les rouges croient qu'Asgorath soit un rouge
chaotique mauvais. La guerre déchira les rangs des dragons, et il arriva un
moment où la violence du conflit fut telle qu'elle décima une bonne partie de
la population draconique de Toril, et menaça en fait les dragons d'extinction
si jamais les choses continuaient ainsi.
Peut-être grâce à l'influence
subtile de Zorquan, ou juste simplement grâce à un dernier sursaut instinctif,
la survie l'emporta finalement sur les pulsions de fanatisme. Quelle qu'en soit
la raison, les dragons finirent par abandonner cette guerre, en réalisant
qu'elle ne pouvait mener qu'à une destruction certaine pour tous les dragons de
la planète.
Après la guerre, plusieurs dragons
philosophes d'espèces différentes proposèrent indépendamment les uns des
autres une théorie affirmant que les divinités draconiques n'étaient en fait
pas les protecteurs et les gardiens des dragons. La croyance en ces dieux avait
pratiquement conduit la race des dragons à l'extinction. Comment pouvait-on
dès lors prétendre que la foi était salvatrice, que ce soit pour la race des
dragons en tant qu' individus ?
Étonnamment, une vaste majorité
des dragons acceptèrent ce raisonnement, et se détournèrent du culte des
anciens dieux. Bien entendu, certains dragons n'abandonnèrent jamais leur foi
ou leurs pratiques, mais beaucoup dissimulèrent le fait qu'ils continuaient ces
cultes. Cette période de liberté, où la plupart des dragons ne ressentaient
aucun besoin de croire en un dieu, dura pendant quelques siècles, mais depuis
lors, les dragons sont revenus aux anciens dieux, d'autres, plus nombreux, se
sont tournés vers l'adoration des dieux humains classiques (sous des aspects
différents, bien entendu).

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